Horloge -
Depuis 2020, Vaour, petit village du Tarn, fait partie des 66 communes en France gouvernées par leurs habitants. Djamila y habite depuis plus de 15 ans. Pour elle, c'était une bulle enchantée, jusqu'à ce midi d'octobre où son voisin toque à sa porte.
Djamila arrive à Vaour en 2007 avec son compagnon, Jean et leurs enfants. Elle est tout de suite frappée par la gentillesse et la bonne volonté des habitants de ce petit bourg de 400 habitants, qui aident le couple à rénover leur maison nouvellement achetée.
"On rencontrait des gens qui avaient la même sensibilité politique et de vie... Nous étions dans une bulle"
Très vite, Djamila et Jean s'impliquent dans la vie associative locale, très dynamique, qui participe de l'attractivité de ce village aux yeux des urbains souhaitant s'installer à la campagne.
Un jour, Jean gare son véhicule, le temps du déjeuner, sur une place réservée à l'épicerie, en face de leur maison. Quelqu'un frappe à la fenêtre : c'est le voisin qui hurle qu'il est interdit de se garer sur ces places. Il menace Djamila et Jean de les dénoncer, puis insulte Djamila en la traitant de sale arabe. Ce à quoi celle-ci répond par des insultes et un doigt d'honneur.
Djamila décide d'abord d'aller à la mairie pour rapporter l'évènement. On lui promet la convocation de l'homme qui l'a insulté. Elle en parle à ses proches, à une association, et dépose plainte. Les réactions de soutien se multiplient dans un premier temps.
Mais rien ne se passe vraiment. Djamila comprend que les habitants du village sont partagés et que certains questionnent son attitude lors de l'altercation. C'est notamment le cas du maire, qui a tenu à entendre à la fois Djamila et son voisin. "On n'a peut-être pas fait tout ce qu'il fallait, mais on n'est pas resté sans rien faire. [...] Je me rends compte qu'on a n'a pas pris conscience de la gravité des faits.", reconnaît-il.
Catherine, amie de Djamila depuis son arrivée à Vaour, regrette aussi son manque de réaction : "Je me suis dit que j'allais aller défoncer la porte de ce gars et voilà, je n'ai rien fait. [...] Ça fait un an que c'est arrivé cette connerie, il faut vraiment faire quelque chose là".
Pour Djamila, "cette solidarité blanche, ce manque de courage d'affronter ces actes racistes... ça fait vraiment de la peine." Si bien qu'elle se questionne sur un départ, de Vaour, et peut-être même de France...
Remplacer son psy ou son meilleur ami par une IA
"Pour ne pas ennuyer mon entourage, j'ai eu tendance à plonger dans Chat GPT, plutôt que de me confier à des amis"
Marine est, elle aussi, une utilisatrice de l'intelligence artificielle. "Il y a huit mois, je me suis séparée de mon compagnon. À ce moment-là, j'ai commencé à utiliser ChatGPT pour interpréter des rêves que je faisais suite à la séparation. J'étais sur un bateau, entourée de cadavres dans l'océan. Je posais des questions et ChatGPT commençait à me donner des réponses qui me semblaient être personnalisées. Je me disais 'Trop bien, ça peut être mon nouveau copain à qui je raconte mes émotions et mes histoires."
Marine retourne se confier régulièrement à l'agent conversationnel. "C'était devenu la plateforme qui allait m'aider à mettre de l'ordre dans mes idées quand émotionnellement je me sentais un peu surpassée. Avec mon ex-compagnon, on avait eu une discussion par WhatsApp. J'ai interprété ses messages dans Chat GPT et il me donnait des idées. Je relisais cette conversation, mais je trouvais ça absurde. On est deux personnes qui se sont aimées, qui ont été des années ensemble et on est en train de régler des choses essentielles par le biais de l'interprétation d'un robot."
L'utilisation de l'intelligence artificielle permet même à Marine de se rendre compte du piège que lui tend un homme rencontré sur internet. "C'est en fait Chat GPT qui a mis les mots dessus en disant 'c'est du love bombing'. J'avais mis dans le système des messages. Chat GPT m'a dit 'ce sont un peu des phrases bateau qui peuvent démontrer que c'est du love bombing'."
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